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L’effondrement d’une théorie

DALE F. SIMPSON JR.

Compendium

De nombreuses publications ont documenté les célèbres ahu (plates-formes), moai (statues), pukao (coiffes) et la culture pascuane presque millénaire. Pourtant, peu de recherches ont été menées sur les ressources en basalte, les outils de taille et leur géochimie. Dans le cadre du PGRN, Projet de Géochimie de Rapa Nui (2014 – 2017), nous avons effectué un travail de terrain approfondi avec analyses archéométriques et culturelles en nous concentrant sur les productions basaltiques de l’île de Pâques. Nos résultats mettent en évidence la manière sophistiquée avec laquelle les Rapanuis travaillaient la pierre (à l’instar des Polynésiens) et aussi les nombreux ateliers de fabrication d’outils pour différents types de matériaux basaltiques, créant par là même des paysages anthropiques sans précédent. En utilisant la spectrométrie de masse à plasma inductif avec un système d’ablation laser (LA-ICP-MS) sur des échantillons de 31 carrières de l’île et de 61 objets conservés au musée anthropologique Padre Sebastian Englert (Hanga Roa), nous avons découvert que, comme pour d’autres pierres ayant une valeur culturelle (obsidienne, scories et tuf), il y avait un accès et une utilisation communautaires des ressources en basalte sur Rapa Nui, révélés par la géochimie et la répartition spatiale des carrières de basalte à grain fin et des objets d’art. Dans le même temps, l’accès  aux différents sites d’extraction suggère des modèles d’interactions socio-politiques et économiques en relation avec le peuplement de Polynésie orientale. C’est pourquoi notre conclusion issue de méthodes archéologiques empiriques remet en question les interprétations proposées par la “théorie de l’effondrement” de l’ancienne société rapanui.

Points importants

Les anciens Rapanuis étaient de prolifiques mineurs et d’habiles artisans d’outils en pierre.

Ava o’Kiri et Pu Tokitoki étaient les centres les plus importants pour la matière première basaltique et la fabrication d’outils.

Contrairement au contrôle des élites sur les ressources de base, il y avait un accès communautaire au basalte.

Les modes d’accès et d’utilisation de la pierre remettent en question la théorie de “l’effondrement” de l’île de Pâques.

1. Introduction

Les premières recherches menées à Rapa Nui ) ont porté sur les activités minières des insulaires, notamment la carrière de moai (statue) à Rano Raraku et la carrière de pukao (coiffure) à Puna Pau (Englert, 1948, 1970 ; Geisler, 1882 ; Heyerdahl et Ferdon, 1961 ; Métraux, 1940 ; Routledge, 1919 ; Thomson, 1891). Ces travaux mégalithiques à grande échelle sur les sites d’extraction  montrent que les Rapanuis possédaient une compréhension de la géologie, des compétences en ingénierie, ainsi qu’une organisation et une spécialisation du travail. Parmi les autres matières premières également exploitées par l’ancienne Rapa Nui, on trouve l’obsidienne provenant de quatre sources (Motu Iti, Orito, Rano Kau et Te Manavai), la trachyte de Poike, le hani hani (scories rouges) de la région de Vai O’Hao et de Puna Pau, et le kie’a (pigment minéral) des rivages rocheux de l’île (Arredondo, 2003 ; Beardsley et Goles, 1998, 2001 ; Beardsley et al, 1996 ; Hamilton, 2007, 2013 ; Hixon et al., 2017 ; Simpson, 2014 ; Stevenson et al., 2013 ; Vargas et al., 2006). Cependant, il existe peu de recherches archéologiques portant sur la manière dont les Rapanuis préhistoriques ont obtenu et sculpté le basalte à gros et à grains fins (voir une discussion similaire dans McCoy, 2014 ; Simpson et al., 2017). Le basalte était utilisé pour la fabrication : (1) keho – pierre plates ; (2) paenga, ou blocs de basalte vésiculaire sculptés qui étaient utilisés sur les ahu (plates-formes), les hare nui (maisons communautaires), les paenga (maisons d’élite), les ana kionga (grottes de réfugiés) et les umu (fours de boue tapissés de feuilles de pierre) ; (3) pae ou blocs de basalte non travaillés utilisés sur les ahu, ana kionga, umu, hare vaka (maison en forme de bateau), hare oka (maison circulaire), manavai (jardin avec clôture de pierre), tupa (tour d’observation) et pipi horeko (marque de délimitation territoriale) ; et (4) des outils, dont des toki (herminettes et piques), des kauteki (doubles herminettes), des hoe (couteaux), des ohio (haches) et des mangai mā’ea (hameçons en pierre). D’où l’importance d’examiner et de comprendre davantage les échantillons archéologiques ayant trait à l’acquisition et l’utilisation du basalte, compte tenu du rôle significatif de cette pierre dans de nombreux aspects de la vie préhistorique de l’île de Pâques. Dans une publication récente (Simpson et al., 2017), nous avons exposé nos données archéométriques en utilisant la spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif (ICP-MS) sur des échantillons de la carrière de Rua Tokitoki et d’une source¹ de basalte à grains fins de Poike. Grâce à cela, il a été possible de développer une base de référence géochimique pour attribuer aux échantillons géoarchéologiques leur source géologique. À l’instar des interprétations liées à la fabrication du paenga (McCoy, 2014), nous avons conclu que la carrière de Rua Tokitoki et la source de Poike présentent des preuves de fabrication intensive et de production spécialisée d’outils en basalte. Les résultats de Simpson et al. (2017) combinés aux résultats de ce rapport (Projet de Géochimie de Rapa Nui, le PGRN), peuvent être utilisés aujourd’hui pour retracer le mouvement des outils depuis leur source géologique vers les sites archéologiques. De même, le PGRN constitue un début de base de données pour déduire l’accès aux ressources basaltiques et leurs utilisations durant la préhistoire de Rapa Nui. En d’autres termes, une meilleure compréhension de la façon dont cette matière première (le basalte) et ses outils circulaient à travers l’ancienne société rapanui aidera à évaluer les interprétations antérieures de l’organisation économique et sociopolitique (Hotus et al., 1988 ; Lee, 1992; Métraux, 1940; Routledge, 1919; Simpson, 2008; Stevenson, 2002; Van Tilburg, 1994; Vargas et al., 2006). Dans ce rapport: (1) nous décrirons 31 mines de basalte à grains fins, carrières, fontaines et ateliers découverts dans cinq secteurs d’étude à Rapa Nui (figure 1); (2) nous rapporterons la composition des éléments majeurs, mineurs et traces obtenus par spectrométrie de masse avec plasma à couplage inductif avec système d’ablation laser (LA– ICP– MS) pour 117 spécimens géologiques et 61 outils provenant de 14 contextes archéologiques ; (3) nous analyserons les implications de la distribution et de l’utilisation du basalte durant la préhistoire de Rapa Nui; et (4) nous réfuterons les interprétations sociopolitiques et économiques proposées par la théorie de l'”effondrement” de l’île de Pâques. (Bahn et Flenley, 1992; Diamond, 2005).

 

¹ Nous utilisons les termes ” source” et “carrière” car seuls quelques endroits de Rapa Nui sont réellement des carrières, définies comme tel par la présence de puits d’extraction, alors que les autres endroits, les sources, sont définies par un prélèvement de la pierre, qui convient aux outils ou aux matériaux de construction, uniquement en surface (d’après Weisler et Sinton, 1997: 180).

2. L’environnement régional

2.1 Le contexte culturel

Depuis la découverte européenne de Rapa Nui en 1722, l’île et ses vestiges archéologiques ont attiré l’attention du monde entier. La plupart des chercheurs y ont étudié les nombreux moai (Shepardson, 2013 ; Van Tilburg, 1994 ; Vargas et al, 2006), les pukao (Hamilton, 2007, 2013 ; Hixon et al, 2017 ; Martinson-Wallin, 1994 ; Thomas, 2014) et ahu (plateformes), en déduisant qu’ils servaient des intérêts idéologiques, qu’ils représentaient certains aspects de l’organisation sociopolitique et de l’économie, et qu’ils servaient également à délimiter les paysages de la classe dominante. (Beardsley, 1990 ; Martinson-Wallin, 1994 ; Simpson, 2009 ; Stevenson, 2002). La construction de ces structures mégalithiques a été considérée comme l’expression de la vénération des anciens Polynésiens pour leurs ancêtres, afin d’assurer récoltes fertiles et expéditions de pêche réussies ainsi que faire valoir les droits de propriété sur les ressources et les terres (Earle, 1997, 2002 ; Earle et Spriggs, 2015 ; Emory, 1943 ; Firth, 1967 ; Graves et Sweeny, 1993 ; Kirch, 1984, 1990, 2000 ; Kolb, 1991, 1994 ; Simpson, 2008, 2009). Ce dernier point est d’une grande importance car, contrairement aux autres îles polynésiennes avec leurs vallées profondes et hauts sommets (Marquises, Hawaï, et Tahiti par exemple), l’isolement de Rapa Nui et ses reliefs côtiers beaucoup moins abruptes, ont imposé un système culturel qui délimite directement les territoires et ressources.

Selon la tradition orale et les interprétations ethnolinguistiques, ethnographiques et archéologiques (Englert, 1948, 1970 ; Hotus et al., 1988 ; Métraux, 1940 ; Routledge, 1919), Hotu Matu’a, le premier chef de Rapa Nui, a divisé l’île entre ses six fils, formant la première mata (tribu) de l’île et les mata kainga (divisions territoriales). Leurs descendances ont par la suite partagé l’espace entre 11 et 18 matas, formant deux confédérations principales, Ko Tu’u Aro Ko Te Mata Nui (clans du nord de statut social élevé) et Ko Tu’u Hotu Iti Ko Te Mata Iti (clans du sud de statut social faible) divisés par la ligne Ko Te Mata Pipi O Moro (Hotus et al., 1988 ; Stevenson, 1986, 2002 ; Vargas et al., 2006 ; Figure 1). Ainsi, chaque clan de Rapanui a pu accéder aux ressources côtières et intérieures, comme dans l’organisation ahupua’a à Hawaï (Handy et Pukui, 1989 ; Kirch, 1984). Cependant, le contrôle des ressources disponibles (plantes horticoles, poissons pélagiques, dauphins, tortues, homards et anguilles) était principalement réservé aux classes dirigeantes de Rapa Nui (Englert 1948 ; Métraux 1940) qui comprenaient les Miru (le clan le plus prestigieux), le ariki mau (chef suprême) et les ariki paka (les chefs secondaires) établis à Hanga Rau (‘Anakena), et les tangata honui (chefs locaux) qui occupaient des postes d’autorité sur l’ure (lignée familiale) et sur les habitants de chaque clan (Sahlins, 1958 ; Simpson, 2008 ; Stevenson, 2002). Grâce à l’architecture, aux cérémonies et à l’organisation du travail, les classes dirigeantes de Rapa Nui ont supervisé et contrôlé l’économie politique, en réorientant la main-d’œuvre disponible vers les transformations anthropogéniques des paysages (Kirch, 1990) comme les ahu et moai qui ont finalement légitimé et étendu le contrôle des Miru et Tangata Honui sur le Kainga mata, le peuple vivant plus à l’intérieur des terres, et sur les ressources (Howard, 2008 ; McCoy, 2014 ; Simpson, 2008, 2009 ; Simpson et al., 2017 ; Stevenson, 1997 ; Stevenson et Haoa, 1998).

Cependant, ce qui est surprenant, c’est qu’il existait un système rigide de stratification sociale, de territorialité et de contrôle des aliments de base (tout du moins à la fin de la préhistoire de Rapa Nui), aucun clan ne possédant dans son propre kainga (territoire), toute la matière première (basalte, scories et tuf) nécessaire à la fabrication des fameux complexes ahu-moai et à la fabrication d’objets lithiques (basalte et obsidienne).

96 % des moai proviennent d’une seule et même carrière de tuf (Rano Raraku), mais on trouve des statues finies dans tous les territoires (Shepardson 2013 ; Van Tilburg 1994). Les pukao, sculptés à partir de scories rouges et provenant également d’une seule et même carrière (Puna Pau), se retrouvent également dans de nombreux territoires. (Hixon et al. 2017 ; Martinson-Wallin, 1994). L’obsidienne provenant de la carrière la plus utilisée à Orito se retrouve aussi partout sur l’île. (Beardsley et al., 1996 ; Stevenson et al., 2013). Thomas conclut qu’apparemment il n’y avait pas de concurrence et, au contraire, promeut l’idée d’un accès commun à la ressource et/ou les prémices d’un réseau commercial sur l’île de Pâques (2009:49). Stevenson et al. ont remis en question la manière dont l’obsidienne aurait pu être utilisée “dans des alliances commerciales formelles entre les lignées qui possédaient et ne possédaient pas de gisements d’obsidienne” (2013:119). Concernant l’acquisition et le transfert des paenga, McCoy a fait valoir que la pierre utilisée pour la construction était extraite des territoires “du petit peuple” et était obtenue en échange avec les mata (clans) ou les lignées d’autres parties de l’île (2014:16, 18). Toutefois, aucun de ces chercheurs n’a pu démontrer avec certitude comment et quand le matériel a été acquis et échangé ou commercialisé entre et au sein de l’ancienne société.

En résumé, alors que la plupart des ressources de base étaient sous la gestion et le contrôle directs de l’élite de Rapa Nui, l’accès et l’utilisation des matériaux lithiques précieux pour produire des pierres de construction et des outils de taille suivaient apparemment un schéma différent. Étant donné qu’il y avait relativement peu de carrières sur toute l’île qui produisaient la pierre préférée (voir aussi Weisler [1990] dans une discussion similaire sur Hawaï), aurait-il été possible que les clans de Rapa Nui ait conclu des accords socio-politiques et économiques pour permettre l’accès et l’utilisation communs de la pierre pour fabriquer les complexes ahu-moai ? Intéressé par cette question de recherche, ce rapport du PGRN se concentre sur la manière dont les carrières ont été accessibles et utilisées ainsi que sur les sources de basalte pour fabriquer les outils pendant la période préhistorique.

2.2 Le contexte environnemental

On a beaucoup écrit sur l’activité géodynamique, la volcanologie, le développement géomorphologique et la géologie de Rapa Nui (Baker, 1967, 1993, 1998 ; Baker et autres, 1974 ; Déruelle et autres, 2002 ; Charola et autres, 1990 ; Fischer et Love, 1993 ; Gioncada et autres, 2010 ; Gonzalez-Ferrán et autres, 1974, 2004 ; Haase et autres, 1997 ; Isaacson et Heinrichs, 1976 ; Ray et autres, 2012 ; Simpson, 2014). Sur la base des travaux de Gonzalez-Ferrán et al. (1974, 2004) et de Vezzoli et Acocella (2009), les zones d’étude du RNGP ont été déterminées géologiquement comme : (1) le flux de laves porphyriques (en particulier la benmoreite) dans la caldeira de Rano Kau qui s’est formée il y a 500 000 à 340 000 ans, dans les zones d’étude de Rano Kau et de Vai Atare ; (2) le basalte alcalin, y compris la hawaita- mugearite (voir aussi Simpson et al, 2017) de Maunga O’Pipi dans les zones d’étude d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki et (3) du basalte alcalin de Maunga Vai O’Hao et de Puna Pau formé il y a 220 000 ans dans la zone d’étude côtière du sud-ouest.

3. Matériels et méthodes

3.1 Le contexte culturel

Au cours de quatre campagnes de terrain entre 2014 et 2017, le PGRN, en collaboration avec de nombreux membres de la communauté de Rapa Nui (voir les remerciements), a effectué des recherches, a documenté et réalisé un échantillonnage géo-archéologique de 81 carrières, sources, ateliers, de basalte à grain fin, dans cinq zones d’étude. Ces dernières ont été choisies parce qu’elles contenaient le plus de preuves en surface et sous la surface de la fabrication d’outils en basalte sur l’île de Pâques. Les emplacements des sites sont tirés de publications antérieures, d’informateurs et de fonctionnaires locaux, et d’études de reconnaissance. Notre processus de documentation comprenait l’identification de la séquence opérationnelle (chaîne opératoire, Sellot 1993) de la fabrication d’outils en basalte, d’un relevé des secteurs de la carrière, de la source géologique et de l’atelier, de l’enregistrement des coordonnées GPS avec un Garmin eTrex 20x Worldwide et de la prise de photos et de vidéos avec un appareil photo reflex Nikon D3400/AF- S DX NIKKOR équipé d’un objectif 16- 85mm f/3. 5 et d’un drone Quadcopter DJI Phantom équipé d’une caméra vidéo numérique GoPro Hero 4. Dans notre procédure d’échantillonnage géologique, entre un et sept échantillons géologiques par site (20 g au total) ont été prélevés en fonction de la taille globale (voir Weisler et al., 2016 pour un protocole d’échantillonnage amélioré). Au musée anthropologique P. Sebastian Englert de l’île, 10 g ont été conservés pour des analyses futures, tandis que les 10 g restants ont été apportés à l’Université du Queensland (UQ) et au Field Museum of Natural History pour examen et analyse géochimique. Pour l’examen LA-PIC-EM, nous avons sélectionné les plus grandes carrières et sources de chaque zone d’étude qui présentaient les preuves les plus complètes de l’existence du processus d’obtention, de réduction et de fabrication d’outils en basalte, en particulier les sites qui contenait le plus grand nombre de vestiges archéologiques, notamment des affleurements, des carottes, des pierres non polies, des préformes, de grandes quantités de débris et des outils complets et/ou fragmentés.

3.1.1 Complexes d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki

Les zones d’études d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki confirment la production intensive d’outils en basalte à grain fin tels que barres à mine, bollards, puits de dépôt, marteaux (Ayres et al., 1998 ; Simpson, 2015a, 2015b, 2015c, 2017 ; Simpson et al., 2017 ; Stevenson et Haoa, 2008 ; Stevenson et al., 2000). Nombreux sont les sites étudiés de Pu Tokitoki (qui abrite le plus grand : PGRN#48. C’est le plus grand complexe de carrières de pierres à outils de Rapa Nui. Sur Ava o’Kiri, il y a au moins sept carrières dans l’ava (ravin). Ces sites fournissent des preuves du processus de réduction du basalte à grain fin (qualité de l’outil) et à grain grossier (paenga et pae). Nos observations ont montré que les anciens Rapanuis exploitaient le puku (affleurement) de multiples coulées de lave avec différents types de pierres. Apparemment, l’extraction de matériaux provenant d’écoulements stratigraphiques les plus récents (en particulier le basalte vésiculaire – paenga et pae) et la séparation puis l’enlèvement des blocs de trachybasalt-andésite (Simpson et al., 2017), ont été les premières étapes de la séquence de réduction lytique. Les coins angulaires ont probablement permis d’ouvrir et de maintenir un espace entre les ouvertures existantes et les trous dans l’écoulement ou l’affleurement, tandis que les galets ont servi de marteaux pour retirer les nodules et les carottes utilisables (voir McCoy, 2014 pour une séquence opérationnelle similaire pour l’enlèvement des paenga). Habituellement, à côté ou en aval d’un puku exploité se trouvent les pu (puits de dépôt) où les galets utilisés dans la séquence de réduction lithique ont été stockés (Ayres et al., 1998 ; Simpson et al., 2017 ; Stevenson & Haoa, 2008 ; Stevenson et al., 2000). Autour du puku et du pu, on trouve souvent des traces de marteaux en pierre, de noyaux, de pierres non polies, de préformes et de débris qui témoignent de la production sur place d’outils en basalte. Dans d’autres sites plus éloignés, on trouve des poulaillers, des pétroglyphes ainsi que des sols recouverts de paillis lithiques (Baer et al., 2008 ; Stevenson et Haoa, 1998, 2008) associés aux carrières de basalte.

3.1.2 Complexe minier de la côte sud-ouest

Certains des sites d’extraction de basalte les plus fascinants sont situés sur la côte sud-ouest de Rapa Nui (Simpson, 2015a, 2017). Au total, il y a 21 sites qui vont du petit atelier de ciselage de keho (1 mètre de long) aux grandes mines (15 mètres de profondeur). Bien qu’il soit rare de trouver des outils complets, on trouve de nombreux débris dans de nombreuses grottes à flanc de falaise, ce qui met en évidence le grand volume de pierre extrait et réduit dans ce complexe minier. Il existe également des gisements linéaires de kie’a facilement accessibles et de nombreux gisements de galets, ce qui fait de la côte sud-ouest un secteur très important pour la pierre et la matière première de pigments minéraux. On y trouve des mines, des carrières, des sources et des ateliers de 2 à 3 mètres et jusqu’à 60 mètres d’altitude. Ces sites semblent être concentrés autour de dépôts exposés de dalles de keho (2 à 50 cm de large) dans les veines stratigraphiques qui longent la côte sud-ouest. Au lieu de se focaliser sur les puku qui présentaient de multiples types de pierres, comme à Pu Tokitoki et Ava o’Kiri, sur la côte sud-ouest, le Rapa Nui préhistorique s’est concentré sur une stratigraphie géologique spécifique contenant des pierres de keho tabulaires à grain fin. Ces dalles basaltiques sont de taille idéale pour créer des toki, hoe et mangai mā’ea.

3.1.3 Kau y Vai Atare

Certaines zones du Rano Kau présentent des preuves significatives d’extraction et de réduction de pierres. À Vai Atare, 11 sites ont été répertoriés, et deux sites keho importants ont été trouvés autour du cratère du Rano Kau (Simpson, 2015a, 2017). Cependant, de nombreuses carrières et sources de keho du sud-ouest de Vai Atare jusqu’à Kari Kari et Orongo (non incluses dans la zone d’étude) sont restées non documentées et nécessitent une étude supplémentaire. Contrairement aux preuves provenant d’autres carrières et sources d’outils en basalte à grain fin, on trouve rarement au Rano Kau et à Vai Atare, marteaux, pierres non polies pour hachettes, préformes et concentrations de débitage (moins de 20 cm). Bien qu’il n’y ait pas de pu dans les deux zones, il y a des preuves de collecte de matériaux en benmoreite sur la falaise et en surface. De temps en temps, et à proximité des sites d’extraction de keho, il existe d’autres zones d’extraction de blocs vésiculaires, notamment paenga et pae (voir aussi McCoy 1976, 2014). Les dalles de keho dans le Rano Kau et à Vai Atare varient entre 20 cm et 2 m, avec de nombreuses carrières et de grandes zones d’extraction intensive de la pierre (figure 9 et figure 10). S’il est évident qu’une grande quantité de keho a été extraite dans ces zones d’étude, notre hypothèse est que cette pierre a été utilisée pour construire les murs des maisons et les toits en porte-à-faux du village cérémonial d’Orongo (figure 10), y compris sa restauration dans les années 1970 pour laquelle des matériaux du Rao Kau ont été utilisés (Mulloy, 1975). En résumé, nous avons trouvé peu d’éléments provenant de ces carrières et de ces sources pour suggérer que la pierre de ces deux zones d’étude a été utilisée in situ pour fabriquer des outils.

3.2 Données archéologiques

Pour obtenir des échantillons archéologiques, nous avons passé en revue les collections de matériaux basaltiques du MAPSE (Musée Anthropologique Père Sébastian Englert, île de Pâques). Nous avons sélectionné 61 éléments d’origine connue provenant soit de précédentes fouilles archéologiques et de projets de récupération et de restauration (14), soit d’autres échantillons (47) prélevés sur l’île, à la fois sur des sites côtiers ahu (élite) et sur des sites intérieurs (population commune) et de part et d’autre des territoires mata des deux confédérations de Rapa Nui. Les caractéristiques enregistrées des outils comprenaient le type fonctionnel (c’est-à-dire herminettes, hache, couteau, etc.) et les mesures de longueur, largeur, épaisseur et poids (voir www.terevaka.net/toki). En utilisant un reflex Nikon D3400/AF- S DX NIKKOR équipé d’un objectif 16- 85mm f/3.5, nous avons pris des photos haute résolution de chaque outil, en photographiant plusieurs vues le long de la section distale. Ces photos ont été utilisées pour enregistrer chaque artefact et montrer où les échantillons physiques ont été pris (LA-ICP-MS).

D’autre part, les échantillons sélectionnés ont été scannés avec un laser tridimensionnel (scanner portable ScanStudio HD). Les images 3D, les photos et les données sur les pièces d’outils analysés ont été ajoutées à la vaste base de données d’hachettes polynésiennes de la Faculté des sciences sociales (archéologie) de l’ Université du Queensland. (Clarkson et al., 2014 ; Shipton et al., 2016 ; Weisler et al., 2013). Des analyses morphologiques, expérimentales et statistiques complémentaires à cette base de données seront utilisées pour identifier les modèles de production des hachettes polynésiennes.

3.3 Analyse LA-ICP-MS au laboratoire d’analyse élémentaire de la TFM (EAF).

Les paramètres de l’ICP-MS ont été optimisés pour assurer un signal stable avec une intensité maximale sur toute la gamme de masse élémentaire et pour minimiser la formation d’oxydes et d’espèces doublement ionisées (XO+/X+ et X++/X+ < 1 à 2 %). À cette fin, le débit d’argon, la puissance radiofréquence, la position de la torche, le miroir, la lentille et les tensions du détecteur ont été ajustés à l’aide d’une procédure d’auto-optimisation (voir Dussubieux et al., 2016 pour une discussion plus approfondie sur les procédures opérationnelles de l’ICP-MS). Pour obtenir une plus grande sensibilité, l’hélium a été utilisé comme gaz porteur dans le laser. Les paramètres choisis pour l’ablation laser n’influencent pas seulement la sensibilité de la méthode et la reproductibilité des mesures, mais aussi l’importance des dommages subis par l’échantillon. Pour déterminer les éléments dont les concentrations se situent dans la plage des ppm, tout en laissant des traces superficielles imperceptibles à l’œil nu, le mode d’analyse en un point a été utilisé. Ce mode utilise un faisceau laser d’un diamètre de 100 μm, fonctionnant à 80 % de l’énergie laser (0,2 mJ) et à une fréquence d’impulsion de 20 Hz. Un temps de préablation de 20 secondes est établi afin, premièrement, d’éliminer la partie transitoire du signal et, deuxièmement, de s’assurer qu’une éventuelle contamination de surface n’affecte pas les résultats de l’analyse. Pour chaque échantillon de basalte, une moyenne de 10 mesures de 45 éléments, corrigée par l’objectif, a été prise en compte pour calculer les concentrations. Le nombre relativement élevé de mesures garantit que l’analyse considère un volume de matériau représentatif, malgré l’hétérogénéité du basalte.

Pour améliorer la reproductibilité des mesures, il est nécessaire d’utiliser un étalon interne pour corriger d’éventuelles déviations instrumentales ou des changements dans l’efficacité de l’ablation. L’élément choisi comme étalon interne doit être présent à une concentration relativement élevée afin que sa mesure soit la plus précise possible. Pour obtenir des concentrations absolues pour les éléments analysés, la concentration de l’étalon interne doit être connue. Ainsi, l’isotope Si29 a été utilisé pour la normalisation interne. Les concentrations des éléments importants, dont le silicium, sont calculées en supposant que la somme de leurs concentrations (% pondéré d’oxyde) est égale à 100 % (voir Gratuze, 1999). Il est possible d’effectuer des analyses quantitatives complètes en utilisant des normes externes. Pour éviter l’effet de matrice, la composition des étalons doit être aussi proche que possible de celle des échantillons. Deux types de normes différentes sont utilisées pour mesurer les éléments majeurs, mineurs et les oligo-éléments. Idéalement, nous aurions dû utiliser un étalon de basalte (par exemple la norme BHVO- 2 de l’USGS) mais nous n’avions pas un tel étalon et dans le passé nous avons obtenu de bons résultats en utilisant des étalons de verre pour analyser des roches riches en silicium comme la cornaline (Carter et Dussubieux, 2016). Une norme externe est le matériau de référence (SRM 610) produit par l’Institut national des normes et des technologies (The National Institute for Standards and Technology, USA). Le SRM 610 est un verre de silicium sodocalcique dopé avec des oligo-éléments dans la gamme de 500 ppm. Les valeurs certifiées sont disponibles pour un nombre très limité d’éléments.
Par conséquent, les concentrations de Pearce et al. (1997) sont utilisées pour les autres. La deuxième série de modèles a été fabriquée par Corning. Les verres B et D sont des verres dont la composition correspond à celle du verre ancien (Brill, 1999 ; Vicenzi et al., 2002 ; Wagner et al., 2012). Nous avons évalué l’exactitude et la précision en utilisant les verres B et D de Corning et avons constaté qu’il y a un accord adéquat des valeurs pour les éléments majeurs et mineurs (< 5%) ; cependant, les concentrations en éléments traces n’ont jamais été publiées pour ces deux verres (tableau 2). En général, la précision est supérieure à 10 % mais elle se dégrade lorsque les concentrations sont inférieures à 100 ppb (0,1 ppm). Cela peut être attribué au fait que les concentrations de ces éléments se rapprochent des limites de détection. En outre, rien ne garantit que les éléments sont répartis de manière égale dans les normes. Il convient de noter que les concentrations d’oligo-éléments dans les basaltes sont généralement plus élevées que dans les échantillons de Corning. Parmi les éléments sélectionnés pour l’analyse statistique, ceux qui présentent le pire écart type relatif (DER) n’ont pas été pris en compte. Ainsi, pour la plupart des éléments, le DER est supérieure à 10 %. Les valeurs des traces majeures, mineures et complètes des échantillons du RNGP, dont 17 oxydes et 45 éléments, sont énumérées dans les données complémentaires. À partir de ces données, nous présentons les résultats de la teneur totale en alcali comparée à la classification du silicium et l’analyse des principaux composants des éléments qui définissent géochimiquement les mines, carrières, sources et ateliers de basalte de Rapa Nui, ce qui permet d’attribuer le lieu d’origine de chaque outil.

4. Résultats

4.1 Taux d’alcali total par rapport au silicium (TAS)

Les figures 12 et 13 sont des diagrammes bivariés de l’alcali total comparé à l’oxyde de sodium (Na2O) plus l’oxyde de potassium (K2O) par rapport à l’oxyde de silicium (SiO2) largement utilisés pour classer les roches volcaniques (Cox et al., 1979 ; Le Maitre et al., 2002). La figure 12 illustre l’analyse TAS pour les outils PGRN, montrant la diversité des types de roches utilisées par les anciens Rapanuis pour fabriquer des artefacts à partir de trachydandite basaltique, d’andésite basaltique, de trachydandite, d’andésite, de trachidocyte et de dacite. La figure 13 illustre le TAS pour les carrières et les sources du PGRN, en montrant la variété des types de roches disponibles dans les cinq zones d’étude. Les diagrammes du TAS indiquent que la pierre d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki est principalement constituée de trachydatidisite basaltique, d’andésite basaltique et d’andésite. La roche de la côte sud-ouest est principalement de la trachyandésite, tandis que la pierre du Rano Kau est typiquement de la trachydacite. La zone d’étude de Vai Atare est composée à la fois de trachydacite et de dacite. Bien que ce rapport du PGRN ait identifié les types de roches selon le diagramme TAS pour cinq zones d’étude, il ne fournit pas d’explication sur la raison pour laquelle plusieurs zones d’étude sont composées de diverses types de roches. Est-ce le résultat de la séquence opérationnelle de l’exploitation minière et du choix ou de l’évitement spécifique de certains types de roches pour les outils ? Ou bien, la diversité des roches au sein de chaque zone d’étude du PGRN est-elle basée sur les processus de formation géologique individuels et les transformations naturelles ultérieures de chaque gisement de basalte ? Pour clarifier davantage ces questions, les futures analyses géochimiques devraient utiliser les terres rares et les isotopes afin de mieux comprendre comment les processus de formation géologique ont été responsables de la diversité des types de roches trouvés dans ces zones d’étude (voir par exemple, Sun & McDonough, 1989 ; Simpson et al., 2017).

4.2 Analyse en composantes principales (ACP)

L’approche appliquée ici est basée sur l’hypothèse de la provenance qui implique que ” la variation [des compositions élémentaires ou isotopiques] entre les sources est plus importante qu’à l’intérieur de celles-ci ” (Wilson et Pollard, 2001:508). Une analyse en composantes principales a été effectuée afin d’examiner le schéma multivarié des données (Baxter, 2003:73-89). Cette approche a été largement acceptée en archéologie pour les matériaux hétérogènes, y compris le basalte (par exemple Di Piazza et Pearthree, 2001). Certains éléments et oxydes (Na2O, MgO, K2O, CaO, Be, B, V, Ni, Co, Sr, Zr, Nb, Sn, Ba, Ta, Mo, Th) ont des moyennes sensiblement différentes lorsqu’on compare les cinq sources et ont donc été sélectionnés par la suite pour une analyse statistique. Avant de calculer les composantes principales à l’aide du logiciel statistique JMP 13², les 17 oxydes et éléments ont été convertis en logarithmes de la base 10, car les différents éléments ont des concentrations qui peuvent varier (différents ordres de grandeur ; Baxter, 2003). La composante principale 1 représente 64,5% et la composante principale 2 (13,7%) de la variance totale des données (figure 14). Les résultats montrent qu’Ava o’Kiri et Pu Tokitoki ont plus de Sr et CaO que les autres sources. La pierre de la côte sud-ouest est enrichie en Na2O mais avec un appauvrissement en Co, V et Ni. Au Rano Kau et à Vai Atare, les mesures de Mo, Ta et Sn sont plus élevées que celles des autres sources.

La figure 15 présente les cinq domaines d’étude dans leur espace élémentaire. En particulier, les éléments et les oxydes utilisés pour l’analyse statistique établissent qu’Ava o’Kiri et Pu Tokitoki, qui se trouvent dans la même zone du graphique, sont géochimiquement similaires. Cela est probablement dû au fait que les deux zones d’étude se trouvent dans le même flux volcanique et présentent des compositions géologiques et des TSM similaires (Gonzalez-Ferrán et al., 2004 ; Vezzoli et Acocella, 2009), ce qui rend difficile la discrimination élémentaire (voir également Stevenson et al., 2000). Les zones d’étude du Rano Kau et de Vai Atare présentent une proximité élémentaire dans leur géochimie, les échantillons du premier étant moins variables dans l’espace élémentaire. Géochimiquement, la zone d’étude côtière du sud-ouest est différente des autres zones d’étude du PGRN et présente une empreinte élémentaire plus homogène. Si de nombreux outils proviennent d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki et moins de la côte sud-ouest, plusieurs artefacts sont représentés en dehors des ellipses de probabilité ACP. Cette détection met en évidence les outils qui ne proviennent d’aucune des cinq zones d’étude. En d’autres termes, ces derniers sans provenance connue identifient des carrières et des sources que le PGRN n’a pas localisées et/ou analysées. Parmi les emplacements possibles de ces carrières et gisements inconnus figurent les “corrals” archéologiques du centre de l’île (Stevenson et al., 2005 ; Vargas et al., 2006) ou des murs étudiés des falaises, comme celles de Poike (Simpson et al., 2017). Contrairement à la proposition de McCoy (2014:10) et des résultats géo-archéologique d’Ayres et al. (1998) et d’Harper (2008), aucune des herminettes étudiées ne provenait du Rano Kau ou de Vai Atare. Ce résultat, ainsi que les preuves archéologiques limitées pour la fabrication d’outils in-situ (c’est-à-dire les carottes, les pierres non polies, les préformes et les débits) suggèrent une utilisation limitée du basalte du Rano Kau et de Vai Atare pour la fabrication d’objets portables. De plus, les pierres analysées géochimiquement dans la région de Vai Atare n’ont pas été fabriquées avec du basalte de source locale, mais provenaient d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki et de carrières et de gisements inconnus. La figure 16 représente les zones d’étude PGRN avec des types d’outils définis, tandis que la figure 17 représente les zones d’étude PGRN et les outils des ahu côtiers comparés aux sites intérieurs.

5. Discussion

Les preuves archéologiques provenant de 81 sites du PGRN suggèrent qu’Ava o’Kiri, Pu Tokitoki, la côte sud-ouest, Rano Kau et Vai Atare étaient les sites les plus importants pour l’acquisition de ressources basaltiques pendant la préhistoire de l’île de Pâques. Bien que d’autres carrières et sources de basalte non documentées doivent encore être analysées, il y a, parmi ces cinq zones d’étude du PGRN, un total de 11 842 m2 de terrain qui a été utilisé pour acquérir et réduire le matériel de basalte pour les outils. Bien que ce chiffre représente moins de 1% de la taille totale de l’île, il équivaut presque à deux terrains de football en superficie, ce qui montre à quel point l’ancienne civilisation Rapanui extrayait et travaillait le basalte. Les sites les plus remarquables sont ceux d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki où, comme dans les carrières de pierre du Rano Raraku pour les Moai, de Puna Pau pour le pukao et d’Orito pour l’obsidienne, l’exploitation et la réduction des types de basalte trachyandésite, de basalte andésite et d’andésite ont demandé un grand effort d’organisation et de travail. Dans ces zones d’étude, les anciens tailleurs de pierre ont créé un paysage anthropogénique, en exploitant le puku à l’intérieur de multiples dépôts géologiques, en creusant des pu pour faire des fosses de dépôt, et en réduisant de manière prolifique le matériau basaltique en noyaux, en pierres à moitié taillées, en préformes et éventuellement en lithiques finis. À en juger par ces preuves physiques et les résultats géochimiques ultérieurs présentés dans ce rapport, nous affirmons qu’Ava o’Kiri et Pu Tokitoki ont servi de centres importants pour la fabrication d’outils en basalte. Comme les constructeurs des sites côtiers d’ahu et ceux de l’intérieur avaient accès aux matériaux de ces complexes de carrières, Ava o’Kiri et Pu Tokitoki étaient des lieux où les gens de nombreuses régions différentes venaient chercher cette roche à grain fin pour fabriquer divers outils. L’acquisition de ce basalte a peut-être été le fait de “groupes de travail” qui se sont rendus en permanence dans la région pour en extraire la pierre (Stevenson et al., 2000:68). Ces groupes de travail étaient probablement guidés par les tangata maori anga mā’ea (experts en fabrication d’outils en pierre) qui étaient reconnus comme une classe sociopolitique très privilégiée et étaient récompensés pour leur travail spécialisé sur les ressources “de luxe” telles que les poissons, les homards et les anguilles (McCoy, 2014 ; Metraux, 1940 ; Simpson et al., 2017).

Le long de la côte sud-ouest, un complexe minier s’est développé sur la falaise, avec l’extraction de trachyandésite utilisée pour former certains outils. Les sites comprenaient des affleurements, des avant-toits et des grottes qui montrent des signes d’extraction et de réduction de la pierre à grande échelle. Les futurs examens géochimiques des divers artefacts en basalte pourraient indiquer dans quelle mesure les matériaux de la côte sud-ouest ont été utilisés pour fabriquer encore d’autres outils.

Il semble que les carrières et les sources du Rano Kau et de Vai Atare n’aient pas été utilisées pour produire des artefacts portables:absence de vestiges archéologiques in situ et de l’absence d’outils retrouvés dans ces zones. Notre hypothèse est que les matériaux en pierre du Rano Kau et de Vai Atare ont été utilisés principalement pour construire et reconstruire les maisons du village cérémonial d’Orongo. La reconnaissance, la documentation et la future étude géochimique des sources basaltiques du Rano Kau ainsi qu’une analyse par LA-ICP-MS des dalle de keho utilisées dans les murs et les toits des maisons d’Orongo pourraient le confirmer.

Les résultats géochimiques démontrent l’accès et l’utilisation à grande échelle de la pierre d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki, 13 des 14 sites d’artefacts ayant du matériel basaltique provenant de ces deux zones d’étude. Trois sites d’outils (Orito, Oroi, Puku Nga Aha Aha) au sein de la confédération Ko Tu’u Hotu Iti Ko Te Mata Iti nous permettent d’établir comment la pierre du complexe minier côtier du sud-ouest était utilisée pour la fabrication des outils de taille. Cependant, si l’on en juge par le fait que les outils en basalte de la côte sud-ouest ne provenaient que de l’intérieur de la confédération méridionale Ko Tu’u Hotu Iti Ko Te Mata Iti, ce schéma peut refléter une redistribution basée sur la parenté et/ou les niveaux de clan pour la mata méridionale (Ayres et al, 1998 ; Peterson et al. 1997 ; Simpson et al., 2017) et/ou ce complexe d’acquisition secondaire de basalte, derrière la production principale d’Ava o’Kiri et de Pu Tokitoki, peut représenter un effort de la confédération et des clans de la côte sud pour disposer de plus de sources d’extraction de basalte, en particulier pour ces mêmes outils de taille. Plusieurs outils proviennent de lieux et gisements non identifiés.

6. Conclusion

Pendant plus de quatre ans, les principaux objectifs du Projet Géochimique de Rapa Nui (PGRN) ont été de documenter les capacités des anciens sculpteurs sur pierre de l’île et de définir les modèles d’organisation et d’interaction socio-politiques et économiques préhistoriques. Le plan de recherche du PGRN comprenait : (1) la documentation archéologique et l’échantillonnage de 81 mines, carrières, sources et ateliers ; (2) la documentation des outils en basalte du MAPSE (Musée Anthropologique Père Sébastien Englert – Hanga Roa – île de Pâques), et (3) l’analyse LA-PIC-MS de 31 sites et de 61 échantillons d’artefacts pour déterminer les éléments majeurs, mineurs et traces pour l’analyse géochimique et statistique (TAS et ACP). Bien que les résultats de nos recherches n’aient pas apporté de preuves directes de l’existence de réseaux d’interaction sur Rapa Nui, comme le suggèrent Thomas (1999), Stevenson et al. (2000) et McCoy (2014), ils montrent qu’Ava o’Kiri et Pu Tokitoki étaient des points essentiels pour la production des outils en basalte pendant la préhistoire de l’île de Pâques. De plus, comme il n’y a presque pas d’architecture monumentale (ahu et moai) ou de maisons d’élite (hare paenga et maisons rectangulaires) associées aux carrières et aux sources de basalte dans les zones étudiées (voir aussi Stevenson et al., 2000 ; Stevenson et Haoa, 2008), nous n’avons pas détecté de restriction et/ou de contrôle de la qualité des outils en basalte parmi les groupes sociaux de Rapa Nui. Cela indique un minimum de supervision et de compétition pour les ressources importantes en pierre entre les membres de la mata. Cette utilisation moins contrôlée du basalte est parallèle à l’accès et à l’utilisation d’autres pierres culturellement précieuses (c’est-à-dire l’obsidienne, les scories et le tuf) qui n’étaient pas disponibles sur tous les kainga, mais qui ont continué à être utilisées dans tous les grands districts d’ahu (Hixon et al. 2017 ; Martinson-Wallin, 1994 ; Simpson, 2008 ; Stevenson, 2002 ; Stevenson et al. 2013). Par conséquent, bien qu’il ait été documenté que certaines ressources de base étaient sous le contrôle et la gestion directs de membres de l’élite de la culture Rapanui, l’accès et l’utilisation des précieuses ressources en pierre – y compris le basalte – ont suivi des schémas différents d’acquisition et d’utilisation. Ce schéma suggère une utilisation plus communautaire de la pierre qui a peut-être facilité l’interaction socio-politique et économique entre les clans et les confédérations de l’ancien leadership rapanui.

Notre interprétation archéologique brosse un tableau de la préhistoire de Rapa Nui différent de celui présenté dans le récit de “l’effondrement” (Bahn et Flenley, 1992 ; Diamond, 2005). Ce dernier suppose que les habitants préhistoriques de l’île de Pâques ont consciemment participé à une compétition culturelle et à des développements mégalithiques non durables avec pour conséquences l’écocide et l’effondrement culturel connus de l’île. Outre la surpopulation, la guerre, la déforestation, les changements écologiques et socio-politiques, l’île est passée d’une chefferie complexe dominée par un gouvernement d’élite (Kirch, 1984, 2000 ; Simpson, 2008, 2009 ; Stevenson, 1997, 2002) à des clans fragmentés se battant pour des ressources limitées et pour le prestige avec la compétition du tangata manu, “l’homme-oiseau”, à Orongo (Drake, 1992 ; Lee, 1992 ; Ramirez-Aliaga, 2016 ; Van Tilburg, 1994). Bien que depuis de nombreuses années l’histoire de l’île de Pâques est considérée comme l’archétype de nos sociétés modernes vouées à l’extinction après avoir détruit leur environnement, cette théorie de l’effondrement est aujourd’hui invalidée par des recherches scientifiques empiriques, systématiques et multidisciplinaires (Haoa et al., 2018 ; Hunt et Lipo, 2011 ; Jarman et al., 2017 ; Lipo et al., 2016 ; Mulrooney, 2012, 2013 ; Rull et al., 2013, 2016 ; Stevenson et al., 2015). Les analyses de ces chercheurs, ainsi que d’autres publications, ont déterminé ce qui suit : (1) il y a peu d’éléments qui suggèrent une déforestation rapide de l’île et les systèmes horticoles sur brûlis coexistaient avec des forêts de palmiers (Gossen 2011 ; Hunter-Anderson, 1998 ; Hunt 2006 ; Hunt et Lipo, 2010 ; Mieth et Bork, 2004, 2005, 2010 ; Mann et al, 2008 ; Orliac 2000 ; Orliac et Orliac, 1998) ; (2) le rat du Pacifique (Rattus exulans) et l’apparition de champignons, d’infestations d’insectes et de maladies arboricoles et des plantes, ont eu un effet néfaste sur la régénération de la végétation (Hunter-Anderson, 1998 ; Mieth et Bork, 2010 ; Hunt et Lipo, 2007 ; Shepardson, 2013) ; (3) l’environnement géo-écologique isolé et imprévisible de l’île, soumis néanmoins aux phénomènes mondiaux (oscillation australe – El Niño, petite période glaciaire, volcanisme du Pacifique et changements du niveau des océans) et bien évidemment aux menaces locales (sécheresses, incendies, tremblements de terre, inondations, tsunamis) ont aggravé la transformation sociale et écologique de Rapa Nui (Dickinson, 2003 ; Goff et al. , 2012 ; Hunt et Lipo, 2001 ; McCall, 1993 ; Nunn, 2000 ; Sáez et al. 2009) ; (4) que les interprétations traditionnelles concernant les outils, l’utilisation du territoire et des ressources, ainsi que les allégations de cannibalisme généralisé sont empiriquement invalides (Hunt, 2006, Hunt et Lipo, 2001, 2010 ; Mulrooney et al, 2009, 2010 ; Rainbird, 2002 ; Simpson, 2010 ; Thromp and Dudgeon 2015) ; (5) et que l’impact catastrophique sur l’île des premiers visiteurs puis des colons, sous la forme de changements sociaux, de maladies, de rapts esclavagistes, de travail forcé et de meurtres, a sans doute été l’un des plus grands catalyseurs de changement dans la culture Rapa Nui (Peiser, 2005). Agissant en synergie, ces cinq aspects ci-dessus ont été beaucoup plus dommageables pour l’environnement de Rapa Nui et pour sa communauté que les actions même de cette communauté. Larsen et Simpson (2014) ont émis d’autres critiques sur le récit de l’effondrement de l’île de Pâques, soutenant que davantage de données paléo-archéologiques et de preuves archéologiques sélectives sont nécessaires pour soutenir les interprétations de l’effondrement écologique et anthropogénique de l’île. Ces auteurs suggèrent que l’implication d’un plus grand nombre de disciplines scientifiques (y compris la géochimie) appliquant des méthodes de recherche synergiques pourrait être plus utile pour démontrer que l’ancien Rapa Nui ne s’est jamais effondré en raison de la concurrence socio-politique et économique, de la surexploitation écologique et de la surproduction mégalithique. Au lieu de cela, les anciens insulaires ont créé une culture adaptative dans cet endroit isolé qui a permis à cette société polynésienne de vivre et de continuer à prospérer pendant près d’un siècle.

Pour réfuter davantage la théorie de l’effondrement et affirmer que ses cadres descriptifs ne sont pas suffisants pour élucider le passé de l’île de Pâques, nous présentons les résultats et les interprétations du PGRN. Nous soutenons que pendant la période préhistorique, il y a eu plus d’interaction et d’intégration socio-politique et économique entre le mata Rapa Nui et les deux anciennes confédérations que ce qui a été décrit dans la littérature anthropologique et archéologique. Cette connectivité a été créée principalement par le besoin des différents clans d’accéder à une pierre identique pour construire les complexes Ahu-Moai, et aussi produire les outils. Notre interprétation de la plus grande connectivité et affinité culturelle entre les clans Rapa Nui – fondée sur les preuves empiriques de l’acquisition et de l’utilisation préhistoriques du basalte et d’autres roches – est totalement opposée aux explications offertes par le récit de l’effondrement qui soutient qu’il y avait principalement “une compétition entre des chefs voués à se surpasser les uns les autres” (Diamond, 2005:98). Ou que les clans étaient “probablement … en concurrence les uns avec les autres, en essayant de se surpasser mutuellement par l’échelle et la grandeur de leurs centres religieux et de leurs figures ancestrales ….” (Bahn et Flenley, 1992:121). Bien que nous pensions que la concurrence et les conflits existaient et qu’ils ont sans aucun doute influencé la culture ancestrale, le fait de ne présenter l’ariki et l’honui uniquement comme de simples concurrents, déterminés à construire d’énormes ahu qui ont été embellis avec le temps par des moai plus imposants encore, omet l’interaction et la connectivité entre les mata. Nous en concluons que ce sont précisément cette interaction et cette connectivité qui ont soutenu et permis le développement culturel de Rapa Nui. Par conséquent, et comme c’est le cas avec d’autres recherches ayant critiqué et invalidé les explications de la théorie de l’effondrement, les résultats du PGRN réfutent les explications socio-politiques et économiques proposées par Bahn et Flenley (1992) et Diamond (2005) ; (2) discrédite la schématisation de la culture insulaire ancienne en concurrence et opposition des classes dirigeantes ; (3) met en évidence l’existence d’une connectivité et d’une interaction accrues pendant le passé de Rapa Nui.

Mais ce que l’on ignore encore, ce sont les mécanismes socio-politiques et économiques qui ont facilité les échanges du basalte. S’agissait-il d’un troc entre les élites, entre l’élite et le peuple, où chaque clan produisait-il en fonction des ressources situées dans son kainga et échangeait ensuite avec les autres ? Existait-il un système établi de commerce entre clans, et/ou au sein d’un même kainga ? Quelles pourraient être les preuves archéologiques de ce système ? Il est essentiel d’effectuer une autre enquête de terrain pour cartographier les mines, les carrières, les sources et les ateliers de basalte, y compris autour des corrals que l’on trouve au centre de l’île et sur les parois des falaises comme celles de Poike. Également nécessaire, l’étude au Rano Kau du lieu-dit Kari Kari, car ce PGRN y a aussi identifié des carrières et des sources de keho qui n’ont pas encore été analysées ni même échantillonnées. Enfin il faudra comparer l’analyse géochimique des échantillons provenant de ces sites avec celle de ce PGRN. Une analyse quantitative et technologique des marteaux de pierre, des carottes, de la pierre brute, des préformes et des débris nous aideront à mieux comprendre le processus de réduction lithique qui se déroulait autour des carrières et des sources, et les productions susceptibles d’avoir eu lieu ailleurs. Étant donné qu’aucune fouille archéologique n’a jamais été réalisée dans les carrières et/ou sources de basalte de Rapa Nui, les fouilles préliminaires des principaux sites miniers devraient fournir davantage d’informations sur la chaîne de production des outils en basalte, révéler des preuves quant au travail réalisé sur ces sites et offrir des matériaux pour la datation radiométrique au C14 et pour la datation par hydratation de l’obsidienne. Ensemble, ces données pourraient fournir une chronologie de l’utilisation des carrières, des sources et des ateliers. Comme le RNGP a créé une base de référence pour une comparaison plus poussée des échantillons de basalte géo-archéologiques, nous recommandons de prélever d’autres échantillons dans d’autres contextes archéologiques et collections présentes au musée de l’île mais aussi dans les musées à travers le monde. Le plan d’échantillonnage doit inclure différents types d’artefacts, en particulier des crochets, des haches, des couteaux, des copeaux et des carottes. Le matériau basaltique idéal pour l’analyse devrait inclure des artefacts provenant de contextes spatiaux et temporels connus, afin de mieux comprendre quand le basalte a été extrait, réduit et utilisé dans toute l’île. Enfin, il faut davantage de numérisations 3D et d’analyses technologiques des outils en basalte, données qui devraient ensuite être ajoutées à la grande base de données des azoles polynésiens de l’UQ. Il sera alors possible d’identifier des modèles dans les séquences de réduction des outils en pierre de Polynésie. Suite à ces suggestions, nous pensons que les données acquises permettront d’éclairer davantage les industries archéologiques du basalte, la complexité sociopolitique et économique et l’intégration communautaire de la chefferie préhistorique de Rapa Nui.

Remerciements

Les financements de la recherche sur le terrain et de l’analyse géochimique ont été assuré par la bourse du centenaire de l’université du Queensland (Simpson), une bourse internationale de recherche de troisième cycle (Simpson), une bourse de recherche de la Faculté des sciences sociales (Simpson) et un financement stratégique du programme d’archéologie (Weisler). Nous tenons à remercier les institutions locales de Rapa Nui et l’État du Chili pour nous avoir autorisés à effectuer des recherches géologiques et archéologiques (permis n° 003523- 14 ; 003524- 14 ; 003525- 14), notamment MAPSE (Musée Anthropologique Padre Sebastian Englert de l’île de Pâques), STP (Secrétariat Technique du Patrimoine Rapa Nui), CONAF (Corporacion Nationale Forestière du Chili), CMN (Conseil des Monuments Nacionaux du Chili), CODEIPA (La Commission pour le développement de l’île de Pâques), SERNATUR (Service national du tourisme du Chili), la Chambre du tourisme et l’association Parlement Rapa Nui. Nous remercions tout particulièrement Jhonny Tuki (CMN), Edmundo Pont (CMN), Sebastián Yancovic Pakarati (Manu Project), Nicolás Yancovic Pakarati (Ka’Ara), Stephanie Pauly et María Soraya Laharoa Navarro pour leur aide sur le terrain. Alice Hom et le Easter Island Statue Project ont conçu et édité les cartes de cette publication. Nous remercions également les collègues suivants pour leur soutien, qui nous a notamment permis d’accéder aux collections archéologiques de Rapa Nui conservées au MAPSE et de les utiliser: Andrea Seelenfreund (Universidad Academia de Humanismo Cristiano, Chili) ; Brett Shepardson (Terevaka Archaeological Outreach/ Northern Arizona University) ; Burkhard Vogt (Deutsches Archäologisches Institut) ; Chris Stevenson (Virginia Commonwealth University) ; Claudio Cristino (Universidad de Chile) ; Francisco Torres (MAPSE), Pelayo Tuki (MAPSE) ; et Jo Anne Van Tilburg (Easter Island Statue Projects/University of California – Los Angeles). Marshall Weisler, trois évaluateurs anonymes et le rédacteur en chef du Journal of Archaeological Science – Reports ont aidé à la rédaction et révision de ce manuscrit. Enfin, nous tenons à remercier les innombrables membres de la communauté Rapanui pour leur soutien à nos recherches – maururu ki te mahingo Rapanui !

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